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Tableaux en attente d'écrits UERA

jeudi 19 juin 2014

Voir Villeurbanne en peinture




Villeurbanne, Barbizon lyonnais...

Tous les touristes s’attardant un peu en Isère découvrent avec ravissement Morestel, cité des peintres, et la Maison du maître de l’école lyonnaise de peinture François Auguste Ravier qui invita en ses terres dauphinoises nombre de peintres célèbres de la seconde partie du XIXè siècle comme Corot, Courbet, D’Aubigny, Jongkind (que les paysans dauphinois surnommaient le « père jonquille »)… C’est d’ailleurs ce dernier, né à Lattrop aux Pays Bas le 3 juin 1819 et mort à Saint-Egrève le 9 février 1891, et considéré à juste titre comme un des précurseurs de l’impressionnisme, qui, rejoignant donc son ami Ravier s’arrêta à Villeurbanne en un hôtel-comptoir répondant au doux nom de « La Têtue » (la patronne devait être avenante), et qui sous le charme de cette adresse accueillante invita ses amis peintres dauphinois à le rejoindre.

On retrouve au musée d’Orsay trois petites toiles, l’une de Jongkind, une autre de Ravier, et une autre encore de D’Aubigny présentant des vues de Villeurbanne vers les années 1870 et sur une des œuvres on découvre l’hôtel en question.

Cette anecdote faisait les choux gras du talentueux peintre Henri Bosse-Platière qui dans son atelier de la rue de la République recevait force amis peintres dans les années cinquante du récent siècle passé. Quelques toiles de Laroche, Herbaud, Carlotti ou Couty témoignent de cet engouement esthétique pour Villeurbanne… Une autre toile datée de 1927 présente le bourg de Grand’Clément sous un cadre presque champêtre et d’une grande naïveté… Elle est signée Utrillo, qui était installé à Saint-Bernard, près d’Anse. 
Villeurbanne inspira les peintres à l’égal d’un Barbizon de fortune !

Par Jacques Bruyas.
Chronique villeurbannaise, écrite pour Le progrès en 2010.

samedi 7 juin 2014

Promenade dans la formation de Lyon - 3



[...]
Au XVIIIè siècle, le panorama de la ville du Moyen-Age n’avait guère changé. On accédait à la ville par d’étroits boyaux dans les faubourgs, véritables « quartiers bains-de-pieds » (Petrus Sambardier), avec des maisons servant de digue dont les caves donnaient sur le fleuve ou la rivière tandis que les rez-de-chaussée ouvraient sur le faubourg, ainsi au faubourg de Pierre-Scize entre Vaise et Lyon ou au faubourg de Bresse à Saint-Clair. Le Consulat s’endette pour soutenir l’entreprise Perrache avec un projet visant à incorporer l’île Mogniat à l’extrémité de la presqu’île « projet cohérent, répondant aux ambitions de l’administration royale et du Consulat qui n’était pas à même de les réaliser. Parmi celles-ci : l’achèvement d’un axe nord-sud avec la chaussée du Languedoc et le pont de La Mulatière, la régularisation du cours des fleuves et de leur jonction, l’organisation rationnelle de la meunerie, considérée comme un service prioritaire, et, enfin un accroissement de la ville dans des limites précises, garantissant sa défense et son intégrité fiscale » (Cottin). L’échec technique de la meunerie fut à l’origine du désastre financier. Cet  aménagement trace deux chemins, de halage sur la rive droite et de contre halage sur la rive gauche, franchissant les Etroits de Sainte-Foy-lès-Lyon. Par contre, le Consulat s’oppose totalement aux travaux de Morand, financés par des capitaux privés avec l’aval de Louis XV c’est-à-dire le lancement d’un second pont sur le Rhône. L’urbanisation du « quartier » Morand suivra lentement sous l’égide de la compagnie Morand devenue compagnie des Ponts du Rhône et les projets pour la rive gauche du Rhône, oubliés pendant la Révolution, seront repris en bonne part après elle… ouvrant la plaine du Bas-Dauphiné à l’expansion lyonnaise. Les ingénieurs du roi « au département de Lyon des ponts et chaussées » se sont attachés au problème de la traversée de Lyon. On ne put certes à cette époque s’attaquer à ce front de Saône continu et il faudra le pouvoir du régime proconsulaire installé après le siège de Lyon par la Convention pour démolir plus de cent maisons entre Pierre-Scize et le Change en jetant les déblais à la rivière… pour faciliter le passage de l’Armée des Alpes. Mais on  aménagea les deux routes vers Paris par la Bourgogne ou le Bourbonnais grâce aux routes en pente bien plus douce de Balmont et de Montriboud en place des pentes raides de la gorge de Balmont et de celles de Saint-Barthélemy ou du Chemin-Neuf ; la jonction de ces deux routes place Valmy actuelle fut reliée au port Mouton par la Grande-Rue-de-Vaise. Les quais du Rhône de Saint-Clair à La Mulatière furent dégagés en moins de 40 ans en partie grâce au financement de la Charité ou de l’Hôtel-Dieu pour le quai de Retz complétant le côté grandiose de la façade de Soufflot ; au nord, Rater assure la jonction de ces quais vers le château de La Pape et la nouvelle route de Bresse ; au sud, un raccord précaire est établi vers le pont d’Oullins sur l’Yzeron et au-delà, Les Sept Chemins. Par contre, les projets restent dans les cartons des voies vers l’est - place du Pont (Gabriel Péri), cours De Brosses (Gambetta), pont du Midi (Gallieni), avenue du Midi (Berthelot) – coupées par le cours Bourbon (Liberté) ou l’avenue de Saxe.
Sous la Révolution, Bourgneuf disparaît définitivement de la liste des communes. Cuire - La Croix-Rousse devient « commune Chalier ». La Guillotière, banlieue alimentaire de Lyon devenue « ville affranchie », et les Brotteaux sont rattachés à l’Isère. Les bombardements avaient endommagé beaucoup : Hôtel-de-Ville, Hôtel-Dieu, quais du Rhône, fortifications, château de Pierre-Scize. Les voieries étaient déchaussées, Bellecour transformée en chantier boueux. « Toutefois, le décret, qui vouait toute une ville à être « régénérée » par la punition des « coupables » et la destruction d’une partie de ses bâtiments, ne fut en réalité jamais appliqué au sens strict. Si l’on excepte les dégâts dus au siège, le bilan des destructions paraît même assez faible (au début de 1794, 27 maisons avaient été vouées à la démolition) et les Lyonnais ont habilement su détourner le « marteau national » vers des quartiers insalubres et des voies à élargir, bref transformer les destructions politiques en une sorte d’opération d’urbanisme (cf démolition de plus de cent maisons dont les pieds baignaient dans la Saône) » (Michel Biard).
Au XIXè siècle, si Bonaparte, retour de Marengo en 1800, pose la première pierre des nouvelles façades de Bellecour, Lyon ne récupère pas le Rhône-et-Loire et reste coupée en trois divisions, sans mairie centrale, jusqu’à l’Empire. Napoléon pensa faire de Lyon sa capitale et regrettera à Sainte-Hélène de ne l’avoir point fait ; il envisageait l’érection d’un palais impérial dans la toute nouvelle « presqu’île Perrache ». Dès 1826, le maire Jean de Lacroix-Laval reprend les idées de son prédécesseur, le baron Pierre-Thomas Rambaud, et fait achever l’aménagement du confluent. Les frères Seguin s’engagent à industrialiser le quartier dont on leur cède le terrain, car Lyon veut concurrencer le quartier industriel de la commune de La Guillotière (en Isère), et y amènent le train de Saint-Etienne en 1832. Il s’agissait surtout d’amener le charbon. Les fortifications de la période Louis-Philippe sont déjà distantes du centre-ville et celles postérieures à la guerre de 70 le seront encore bien davantage. Ce sont les modifications administratives qui vont surtout marquer le siècle : en 1852, le pouvoir central soucieux du maintien de l’ordre, annexe à Lyon, après la visite du prince-président en 1851,Vaise (faubourg industriel diversifié autour des routes et du port), La Guillotière (cité du roulage vers l’est, de la « vitriolerie » et des savons, quadrillée de rues par Vitton, débordant au nord sur Les Brotteaux en voie d’urbanisation dès 1840, mais encore infestés de moustiques), La Croix-Rousse (qui fait battre la moitié des hauts métiers de l’agglomération et sera vers 1840 la plus grande concentration ouvrière de l’époque) et inclut dans le Rhône : Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Bron, Vénissieux qui étaient jusque-là dans le département de l’Isère. Mais la ville souffrira durant plusieurs décennies de l’absence de mairie centrale.
Au XXè siècle, la population de Lyon, stable un peu au-dessus de 450 000 habitants de 1936 à 1946, atteint 528 500 en 1962 mais est retombée à 466 400 en 2006 dans une agglomération de 67 communes dépassant le million à partir de 1968. On comprend la nécessité de créer la COmmunauté URbaine de LYon (la COURLY). Elle fut installée le 1er Janvier 1969 regroupant 58 communes, avec Givors et Grigny depuis le 1er janvier 2007 puis dernièrement Lissieu, et compte un peu plus de 1 250 000 habitants aujourd’hui. Les annexions du département du Rhône en 1968 (autour de Rillieux-La-Pape sur l’Ain, cantons de Décines, Meyzieu et Saint-Symphorien-d’Ozon auparavant dans l’Isère) avait déjà accru la sphère d’influence de la métropole. Plutôt dénommée maintenant « Grand Lyon », elle a toujours été présidée par le maire de Lyon. La Part-Dieu, volonté du maire Louis Pradel dès 1963, après que les cuirassiers aient abandonné en 1960 ce terrain militaire, caserne en pleine ville depuis 1844, après que l’aménagement du sol et du sous-sol de ces broteaux ait été achevé, voit un centre commercial, le plus grand d’Europe, construit en un an en 1973 - 1974, tandis que la tour du Crédit Lyonnais (le crayon) fut édifiée de 1972 à 1977 et que le coût de sa climatisation a dissuadé longtemps de lui faire une sœur, mais la Part-Dieu a échoué dans sa tentative de devenir un « centre-ville ». C’est il y a une soixantaine d’années que Lyon a réalisé sa dernière annexion avec Saint-Rambert-l’Île-Barbe devenue le 9è arrondissement. Sur le terrain de l’hôpital de la Charité, rasée sauf son clocher en 1934, apparaissent derrière l’Hôtel des Postes de la place Antonin Poncet plus tard rénovée, un Hôtel des Impôts et un grand hôtel mordant en particulier sur l’ancien hôpital militaire Desgenettes.
Aujourd’hui, la cité voit plus grand encore que l’aménagement de Confluence. Pendant que se peaufine ce nouveau schéma administratif qu’est la grande métropole, l’agglomération lyonnaise gagne du terrain au point de déborder sur les départements de l’Ain ou de l’Isère et même de la Loire ; son rayonnement s’étend sur 45 kilomètres environ, englobant par exemple Villefranche-sur-Saône ; elle a gagné 4,7 % lors du recensement de 2006 grâce surtout à l’arrivée d’actifs et d’étudiants.

Par Pierre Coeur.

vendredi 6 juin 2014

Promenade dans la formation de Lyon - 2



[...]
Lugdunum prospère après qu’Auguste en ait fait la capitale des Trois Gaules. Cette colonie sera bientôt alimentée en eau depuis les Monts d’Or par un premier aqueduc et dotée de splendides résidences ou amphithéâtres car en 20 avant Jésus Christ, Lugdunum est déjà la ville la plus peuplée des Gaules, véritable acropole et métropole. Mais vers 300 - 305, les troubles augmentent aux portes de la ville : insécurité et peut-être pillage du plomb des aqueducs plus récents entraînent le repli, en construisant à partir des ruines du forum, sur la Saône, dans une île (le quartier Saint-Jean), puis sur le vieux bourg gaulois de Condate, terme qui signifie « bourg de confluent ». Le confluent est à dire vrai une zone amphibie, hors l’Ile Saint-Jean et l’île des Canabées déjà utilisée par les Romains avec des maisons et des docks, avec îles de graviers couvertes de « broteaux », fourrés de saules et peupliers, l’homme cherchant à gagner de la surface contre l’eau alors que les fleuves se déplacent lors des grandes crues. Lugdunum n’est plus, on peut parler de Lyon !

L’agglomération médiévale va naître de ces deux noyaux : d’une part, de la cité gallo-romaine implantée dans le royaume mais avec elle-même deux centres - l’un autour du palais de l’archevêque souverain spirituel près de la cathédrale, l’autre autour du palais du comte de Forez  - et d’autre part du bourg naissant dans l’Empire centré par l’église Saint-Nizier ; ces deux noyaux étaient reliés par le pont de pierre à hauteur du Change et de Saint-Nizier. Le bourg, dont l’empereur se préoccupe fort peu, dispose d’un vase d’expansion important dans la Presqu’île mais au XVè siècle, l’urbanisation « s’arrête pratiquement à la limite de Lyon et d’Ainay en avant de Bellecour ; au nord, elle ne progresse que le long des chemins qui gravissent la colline Saint-Sébastien ». « La ville commence à la porte de Bourgneuf. Le Bourgneuf pris entre le rocher et la rivière n’est qu’une rue que bordent sur trois cent mètres deux files de maisons pratiquement ininterrompues … cet étroit boyau dont la largeur en quelques points n’atteignait pas cinq mètres » (François-Régis Cottin). L’existence de ces « deux Lyons », celui des chanoines et aristocrates et celui des bourgeois, va nécessiter deux systèmes de fortifications, sans compter celles du cloître d’Ainay « hors les murs ». Lyon fut la dernière ville à s’émanciper (1320) du pouvoir des archevêques qui détiennent leurs droits de l’Empereur Romain-germanique. La veulerie des chanoines et notables conduisit à une capitulation en 1312, signée à Vienne, cédant la ville au roi Philipe le Bel, et en 1320, Lyon devenait « ville libre et royale » sans que l’empereur souverain en droit ne se soit manifesté ! Il perdait pourtant une ville devenue la seconde du royaume, forte de 15 à 20 000 habitants.

L’intégration à Lyon des pentes Saint-Sébastien, pentes de La Croix-Rousse, par l’édification de l’enceinte de François 1er  (tracé de l’actuel boulevard de La Croix-Rousse) permet à la ville qui étouffe de s’agrandir. En 1521, Claude Besson, « Maistre de la Monnoye »,  ouvre « à travers de ses vignes » une rue perpendiculaire à la Grand’Côte pour installer son atelier des monnaies, la rue Vieille Monnaie (aujourd’hui rue René Leynaud). S’installent bientôt là Oratoriens, Ursulines, Capucins, Pénitents noirs du Crucifix et autres religieux, et ils y resteront jusqu’à la vente des biens du clergé à la Révolution. C’est sur ces biens nationaux que vont s’installer les ateliers de soierie, mais après la Révolution seulement. Ces métiers, nouvellement installés alors, sont tapis tout d’abord au pied de La Croix-Rousse vers Croix-Paquet et la place Tolozan puis remontent les pentes peu à peu pour occuper sur des terrains autrefois religieux un quadrilatère fermé par le Boulevard, les rues de Cuire, Hénon et du Chariot d’Or mais en 1788, 788 métiers battaient déjà le long de la Grand’Côte.

A suivre.
Par Pierre Coeur.

jeudi 5 juin 2014

Promenade dans la formation de Lyon - 1



La plupart des grandes cités sont des agrégations de villages au cours des ans. La formation de Lyon s’est faite ainsi depuis des temps immémoriaux tandis que le confluent se déplaçait car celui-ci est le « père fondateur » de la ville.

La Saône, après avoir encerclé le rocher qui porte le nom d’Île Barbe, laissant une vallée fossile du Pliocène, de Vaise à Pierre-Bénite via Brignais, le fossé de Trion, a taillé dans la moraine frontale laissée par les glaciers, il y a deux millions d’années, le défilé de Pierre Scize entre Croix Rousse et Fourvière, pour se jeter plus tôt dans le Rhône. L’homme a rejeté le confluent en aval peu à peu vers Ainay sous les Gallo-Romains, puis à La Mulatière ; ce fut l’œuvre de l’architecte Perrache à la fin du XVIIIè siècle.

L’Histoire officielle, selon un dogme établi par les Romains, fixe certes la fondation de Lyon au 9 octobre de l’année 43 avant Jésus-Christ. Munatius Plancus, lieutenant de César, ami de Cicéron, expulsé avec sa garnison de Vingenna (Vienne) par les habitants profitant de la mort de Jules-César, fonda en effet une colonie sur le territoire des Ségusiaves libres, au sommet de la colline de Fourvière, en obéissant à un ordre du Sénat romain, avec tous les rites traditionnels des Romains. Il lui donna le nom de Lugdunum. Mais de nombreux marchands de Vienne révoltés l’année précédente peuplaient déjà le site aménagé depuis six ans et l’archéologie nous fait remonter bien plus haut dans le temps.

A la Préhistoire, en effet, l’homme occupait déjà ce site remarquable de confluent puisque l’on a retrouvé des traces de sa présence de quatre mille ans plus ancienne, donc il y a six mille ans, au pied de La Duchère, d’autres plus récentes à Gorge de Loup, sur le futur terrain de l’Olympique Lyonnais à Décines, à Vancia, sur le tracé du périphérique nord, à Saint-Priest, à Vénissieux. Des objets étrusques du VIIIè siècle avant J.C. découverts au confluent ou une amphore à vin témoignent même d’un commerce ou au moins d’échanges avec les peuples italiques et méditerranéens. Vers -600, le site, nœud de communications fluviales et terrestres, a peut-être été le siège d’une « principauté » ou d’un comptoir contrôlant les échanges entre les cités-états de la Méditerranée orientale, grecques et étrusques, et les principautés celtiques nord-alpines transitant par Massalia. Des Romains installés à Vienne, avant que ne naisse Lugdunum, avaient compris que le cours plus paisible de la Saône offrirait un havre plus quiet à leurs bateaux, juste en amont du confluent de l’époque, soit entre Pierre-Scize et Terreaux. Imaginer qu’auprès de ce port existait un bistrot voire un lupanar autour desquels se pressaient quelques demeures n’est sans doute pas gratuit. 

A suivre.
Par Pierre Coeur