Un texte, une image, vous plait ? Vous souhaitez l'emporter et le partager pour votre plaisir personnel ? Pensez à l'auteur : n'oubliez pas l'endroit où vous l'avez trouvé, ni le nom de celui ou celle qui vous a offert du plaisir... et laissez un petit mot. Les auteurs aiment savoir que leur travail intéresse.
Vous souhaitez en savoir plus sur l'UERA ? Sur un auteur en particulier ? Visitez le site internet uera.fr
, le blog infos de l'association, ou les blogs personnels (liens à droite).

Tableaux en attente d'écrits UERA

jeudi 11 décembre 2014

En terres gauloises

Vercingétorix contemplant Gergovie

Oh, écoute !
Comme la chanson des nuages est belle aujourd'hui !
Ah, si l'on pouvait toujours
l'entendre, ininterrompue et libre,
cette chanson à l'infini
que le ciel chante pour nous !
Chant des nuages
que le grand vent égrène en mélodies immatérielles,
roule, pétrit, gonfle, tourmente, emporte, étire encore
en longs voiles ténus de musique diffuse :
puissions-nous toujours l'entendes, la voix de cette harpe d'or
qui laisse, accrochés comme des fils de la Vierge, tous ces murmures
de feuillage et de vie secrètes dans nos forêts inviolées.
Le parfum de ces champs encor libres,
ce parfum, âcre et doux, pénétrant de joie de vivre,
qu'exhale cette terre labourée,
comme je l'aime !
Le ciel est comme un fleuve immense
roulant à l'infini au-dessus de nos têtes
des sables de soleils, des algues de lumière,
et, parmi les épaves de l'ombre inquiète,
les reflets mouvants de l'éternité.
Regarde !
Le vent et le soleil mènent leur grande chasse
et dans chaque étincelle, au bord des nuages, dans l'eau pure des lacs,
et sur les toits d'argent de Gergovie la belle
scintillant, inaccessible, vibre et jaillis,
ô toi frêle porteur de la terrible joie des Dieux,
ô chant d'azur de l'alouette !

Par Elyane Gastaud.
Extrait de la pièce Le conte du Genévrier.

jeudi 4 décembre 2014

Sourire de vacances


Promenade sur la plage

Sur une plage familiale de l’Aude s’exhibait un Apollon qui avait dû passer son hiver dans des salons de musculation et, si j’utilise le verbe « exhiber », c’est que je suis amoureux de la vérité : il se pavanait dans la tenue de notre père Adam, allant sans cesse d’un bout à l’autre de cette charmante petite plage.    

Son manège se poursuivait depuis deux ou trois jours quand soudain, mes tympans furent frappés par une voix enfantine hurlant : « Papa ! ». Vu le nombre de pères de famille qui surveillaient plus ou moins leur progéniture, une grosse dizaine de têtes s’orientèrent alors dans la direction empruntée en sens inverse par la voix. Une seule paire d’oreilles bien sûr - les enfants à plusieurs pères ne le savent en général pas – était concernée, la mienne, car c’était ma fille de cinq ans qui m’interpellait, ébahie. Cette puissance sonore ne diminua pas par la suite quand elle hurla : « Dis Papa, pourquoi le gros Monsieur il a un tout petit zizi ? ». Le fou-rire fut général.

Le gaillard a continué à fréquenter la plage, mais désormais porteur d’un honnête slip de bain ! Les prudes mères de famille, et peut-être leurs grandes filles, ont pu cesser de baisser les yeux !

Par Pierre Coeur.